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Les Gens de St Démet. Des anthropologues derrière la caméra : Une ethnographie de sauvegarde ? (3/6)

Rushes Plozevet, filmé par Robert et Monique Gessain, 1961
Image extraite de Rushes Plozevet, Robert et Monique Gessain, 1961

En 1959, un rapport de Jacques Rueff et de Louis Armand dresse un portrait assez désastreux de l’état de l’agriculture française, avec des structures parcellaires jugées archaïques, des coûts de production trop élevés, un retard dans la mécanisation, des pratiques culturales trop peu spécialisées, une commercialisation surannée. Le milieu paysan est considéré alors trop englué dans le passé, comme le sont plus largement les sociétés rurales elles-mêmes. Pourtant, en quelques années, ce monde va être bouleversé, notamment en Bretagne, l’une des régions considérées très retardées. C’est justement cette adaptation au monde moderne qui justifie les enquêtes sur Plozévet. Comment les anthropologues venus filmer sur place abordent-ils ces questions ?

Mise en valeur de traditions toujours vivantes

Au moins quatre des films tournés à Plozevet s’intéressent de près à certains aspects traditionnels. Par exemple, si à cette époque de basculement, certaines habitudes alimentaires tombent en désuétudele film Gestes des repas accorde une place notable à la préparation des galettes de blé noir (galetez, différentes des crêpes de froment, appelées krampouz ), à celle des cochonnailles, ou du youd-kerc’h (bouillie d’avoine). Si ces galetez sont toujours en vogue au moment du tournage du film, elles ne constituent pas la base alimentaire, et la cérémonie du cochon ne concerne que les paysans. Côté plus moderne et au bourg, on assiste à la préparation d’un pot-au-feu, on voit les élèves de l’école des filles apprendre à cuisiner des recettes plus contemporaines. Mais, si le commentaire en voix off précise que les habitudes alimentaires sont en train de changer, il ne développe pas ces nouvelles tendances. Et rien n’est dit des aspects nutritionnistes pourtant étudiés par ailleurs. Quant à la scène du youd-kerc’h, on a un peu l’impression que certaines personnes s’amusent de ce qui semble n’être tourné que pour les besoins du film. Il en est de même lorsqu’une femme, en coiffe, fait cuire des galettes sur un billig dans l’âtre. En sonorisant la scène, le monteur, qui n’est pas bretonnant1, s’est laissé piéger. La protagoniste se plaint d’être obligée de les cuire au feu de bois, ce qu’elle ne fait plus, la cuisinière à gaz étant passée par là ! Mais, pas partout, cependant : si on a demandé de faire et de refaire certains gestes, il n’est pas toujours évident de discerner ce qui est bien en cours, de ce qui ne l’est qu’un peu, et de ce qui a bien disparu.

Reconstitutions de scènes du passé

À Plozévet, les cinéastes demandent aux agriculteurs de reproduire la fenaison à l’ancienne, avec fauchage à la faux et repas apporté par les femmes, la moisson manuelle à la petite faucille et le battage au fléau. Des techniques qui ne sont alors plus usitées. Si la moissonneuse-batteuse n’est pas encore très répandue, la faucheuse-lieuse et la batteuse animée par un tracteur sont généralisées, les agriculteurs qui en sont dépourvus font alors appel à l’entraide villageoise, ou à un entrepreneur. 

La reconstitution la plus notable concerne le ramassage-brûlage du goémon par les habitants de Pors Poulhan, une pratique abandonnée depuis une bonne dizaine d’années. On privilégie cette pratique à une autre pourtant très vivace alors : la cueillette d’une petite algue rouge, le Chondrus crispus, appelé localement bein youd, son pouvoir épaississant et gélifiant permettant de cuisiner des sortes de bouillie ou de flan2. Cette pratique3 a été décrite par Solange Petit, l’ethnologue qui étudie Pors Poulhan, ce que Robert et Monique Gessain ne peuvent ignorer. Mais le brûlage du goémon, dont on suit les diverses séquences, est préféré. Quoi qu’il en soit, ce montage est digne de celui des films, mi-documentaires, mi-fiction que sont Finis terrae de Jean Epstein (1929) et Goémons de Yannick Bellon (1949). 

Robert Gessain et un habitant de Plozevet. Ruches Plozevet, Robert et Monique Gessain, 1961
Robert Gessain et un habitant de Plozevet. Ruches Plozevet, Robert et Monique Gessain, 1961

De telles reconstitutions n’ont rien d’exceptionnelles dans la filmographie documentariste. Robert Flaherty, fondateur de l’école documentariste américaine, s’y était employé, notamment dans L’Homme d’Aran (1934), avec sa fameuse scène de la pêche au requin-pèlerin abandonnée depuis une soixantaine d’années4. Pour son film Pour la suite du monde (1962), le cinéaste québécois Pierre Perrault avait lui aussi demandé aux habitants de l’Isle-aux-Coudres de reconstituer leur traditionnelle « pêche au marsouin » (nom local du béluga), même si elle avait été abandonnée depuis 19245. Mobilisant toutes les générations on suit les développements de l’histoire jusqu’à son terme6

Les Gens de St Démet, un conservatoire ?

Cet intérêt pour le passé n’est pas surprenant. Le monde paysan est déjà regardé avec un brin de nostalgie et le regard ethnologique de l’époque n’échappe pas à cette inclinaison. Au contraire, il s’attache même à valoriser ce lien au passé, cette discipline s’appliquant à conserver des objets, à recueillir la culture orale, à photographier personnes, habitations, lieux, paysages, à filmer gestes et rites. Cette sauvegarde du patrimoine culturel a d’abord été animée par les folkloristes Avant de devenir, en France7, la préoccupation des chercheurs du Musée des Arts et Traditions Populaires, après sa création en 1937, dont la première grande enquête en 1939 concerne d’ailleurs la Bretagne bretonnante8.

Pourtant, l’action concertée de Plozévet, une initiative du Musée de l’Homme, et, plus précisément, de son Centre de recherches anthropologiques (voué à l’anthropologie physique), n’a pas le projet d’étudier la culture traditionnelle de Plozévet. Mais, dans sa filmographie plozévétienne Robert Gessain semble se donner un objectif qu’il ne peut atteindre par les études. Un seul chercheur, Donatien Laurent, l’un des rares bretonnants (ils sont au moins quatre), est chargé d’une étude sur la société traditionnelle et ses cycles de vie. Intermédiaire entre les chercheurs et la population bretonnante, on le charge notamment de trouver des personnes acceptant d’être filmées dans leurs activités traditionnelles. Il procède également au collectage de chants en breton ; un travail que nous ne retrouvons pas dans les productions cinématographiques. Celles-ci ne sont donc pas la sauvegarde systématique de tout ce qu’on imagine, alors devoir disparaître, même si, par exemple, on donne une place éminente à la coiffe bigoudène qui s’effacera assez rapidement. Dans l’esprit des arts et traditions populaires, Les Gens de St-Démet sont donc un mélange entre un passé souvent valorisé, un présent sobrement mis en scène et une évocation succincte du futur, le film traitant du bourg étant celui qui met le plus en scène le monde contemporain, celui sur les agriculteurs ménageant le mieux ces trois aspects. 

Donatien Laurent intervenant à Plozévet le 6 mars 2010 sur la première mission sur le folklore musical en basse Bretagne de 1939. Fonds Plozarch
Donatien Laurent intervenant à Plozévet le 6 mars 2010 sur la première mission sur le folklore musical en basse Bretagne de 1939. Fonds Plozarch

On retrouve une vision très proche dans d’autres films d’ethnologie rurale de l’époque. Ainsi, ce qui est réalisé quelques années plus tard dans le cadre des Recherches coopératives sur programme (RCP) suivantes, notamment celle sur l’Aubrac9 et le Châtillonnais10. Impulsés par Georges-Henri Rivière et le Musée des ATP, le collectage, les enregistrements sonores, photographiques et filmiques, y sont plus méthodiques et méticuleusement archivés. A la caméra, (une Eclair-Coutant avec son synchrone), Jean-Dominique Lajoux11 est seul aux commandes : il filme des sujets comme une journée de battage, la montée des vaches en alpage, le forgeron d’un village, une soirée dévolue aux danseurs de bourrée, une femme racontant un conte de l’Aubrac, etc. On y suit aussi les chercheurs lors d’une enquête dans le Châtillonnais ou sur les fêtes dans cette même région12. Chez Jean-Dominique Lajoux13, on retrouve donc cette même urgence de fixer sur la pellicule ce qui va s’effacer14.

L'Aubrac, de Jean-Dominique Lajoux, 1963 à 1973, CNRS
L’Aubrac, de Jean-Dominique Lajoux, 1963 à 1973, CNRS
Goulien en Super 8 : Christian Pelras à la caméra

On se rappelle que le projet consacré à Plozévet incluait l’étude comparative d’une commune du Cap Sizun : Goulien. Située à une vingtaine de kilomètres, cette commune, comptant beaucoup moins d’habitants et d’une population plus homogène car essentiellement paysanne, est « choisie pour corriger les paramètres un peu particuliers à Plozévet », avec son gros bourg, ses nombreux commerces, son imposante école et sa vie politique assez insolite en Bretagne rurale15. « Conçu comme un objet d’études témoin »16, Goulien est confiée à une seule personne, le chercheur Christian Pelras17, chargé d’en faire une « ethnologie globale ». Initié à l’usage de la caméra et désespérant de pouvoir compter sur l’aide matérielle et technique du Musée de l’Homme, il s’achète une petite caméra 8 mm Eumig. De 1962 à 1964, il tient au jour le jour une sorte de carnet d’enquête filmé afin de documenter ses recherches. Ses préoccupations d’ethnologue ne sont guère éloignées de celles à l’œuvre dans les films plozévétiens. Il y est aussi question du rythme des saisons, de labeurs des champs, de rites agraires et religieux, de petits métiers ruraux, de gestes quotidiens. Mais, si Christian Pelras n’a pas l’expérience et la maîtrise technique d’un Roger Morillère habitué à des caméras plus performantes, il n’hésite pas à filmer largement ce qu’il étudie et découvre. Cette caméra de proximité, qui révèle l’intimité d’un milieu rural se livrant sans apprêt, livre un témoignage d’une rare vérité. Les films de Christian Pelras, conservés par la Cinémathèque de Bretagne, sont en accès libre sur son site. De plus, une version réduite, Travaux, fêtes et saisons dans le Cap Sizun est réalisée près de quarante ans après le tournage par Christian Pelras et Philippe Choupeaux. Issue d’un travail de compilation, elle est accompagnée par les commentaires de certains habitants de Goulien.

Christian Pelras à Makassar, en Indonésie en décembre 1996. Source : Creative Commons.
Christian Pelras à Makassar, en Indonésie en décembre 1996. Source : Creative Commons.

Dans ces années 1960, en sciences humaines et sociales, ce sont donc des ethnologues qui se sont emparés de la caméra pour filmer le monde paysan et la ruralité. Pas des sociologues, dont les préoccupations auraient été, sans doute, plus sensibles aux problèmes liés au malaise paysan, à la crise agricole, aux aspirations nouvelles se faisant jour chez les jeunes, chez les femmes, par exemple. Mais, si la photographie et le cinéma étaient admis comme outils de recherche pour un ethnologue, c’était loin d’être le cas pour un sociologue à cette époque. 

Lever du jour à Goulien… film de Christian Pelras, 1963/1964.
Lever du jour à Goulien… film de Christian Pelras, 1963/1964.
L’impossible « cinéma-vérité »

Pourtant, le sociologue Edgar Morin, qui a d’ailleurs commencé sa carrière au CNRS par l’étude du cinéma18, souhaite intégrer la caméra dans son enquête plozévétienne, son thème étant, justement, les changements19. Renouant, sans doute, avec l’expérience de « cinéma vérité »20 tentée avec Jean Rouch quelques années plus tôt avec Chronique d’un été (1961)21, son idée est de doter des groupes de Plozévétiens de caméras super 8. Ainsi, des femmes, des enseignants, des paysans, des jeunes, etc. pourraient réaliser, avec l’aide d’un technicien, un film sur la façon dont ils voient la vie à Plozévet et les problèmes qu’elle rencontre. Un dessein impossible : il est convenu que les films seront réalisés par le responsable de l’ensemble, Robert Gessain. Edgar Morin dépose alors un projet, Plozévet en quête de vérité, auprès du Service de la recherche de l’ORTF. Le sujet est refusé : on craint des entretiens aux contenus problématiques. Par la suite, il propose à Jean-Claude Bringuier, documentariste et homme de télévision travaillant notamment pour Cinq colonnes à la Une, de venir filmer Plozévet en quête de changements. Pris par d’autres projets, Jean-Claude Bringuier se récuse avant de s’intéresser, plus tard, au monde paysan22.

Qu’aurait donné l’idée d’Edgar Morin ? Sa mise en œuvre, sans doute difficile, aurait peut-être permis de mettre en évidence des aspects encore peu perceptibles sous les attraits qu’exerçaient alors les modernisations technico-économiques, ce qu’il examine d’ailleurs dans son livre. Toujours est-il que, peu d’années après les enquêtes, ce qui cheminait jusqu’alors de façon plutôt souterraine, prend plus de consistance. Remembrée en 1965, l’agriculture plozévétienne se transforme sous le coup des lois d’orientation agricole de 1960 et 1962 et de celles relatives à la politique agricole commune et l’entrée dans le marché européen. La petite polyculture agriculture/élevage laisse place à une agriculture de filière orientée vers l’élevage et intégrée dans le modèle agro-industriel23. L’ancienne société rurale s’effrite. Cette « fin des paysans »24 voit les agriculteurs âgés poussés à la retraite, alors que les femmes quittent la terre. Chez celles qui y restent, rares sont celles qui acceptent le métier de fermière. Les revendications féminines et féministes s’affirment, les femmes acquièrent le confort domestique, gagnent un peu plus de droit aux loisirs et aux vacances et obtiennent plus de liberté et d’autonomie. Avec la loi Neuwirth de 1967, la contraception va, petit à petit, se diffuser. Les jeunes sont touchés par Mai 68 : Plozévet connaît sa petite barricade25 (plus chahut juvénile qu’acte révolutionnaire) et, fait plus important, une assemblée générale rassemble nombre d’entre eux. Par la suite, ils verront se concrétiser ce qui avait été timidement tenté au moment des enquêtes : ils auront leur foyer construit et géré par eux dans le cadre du programme « Mille-Club » du ministère de la Jeunesse et des Sports26. Si certains aspects de la vie sociale tendent à s’effacer, on les voit reprendre vigueur sous des formes nouvelles. Ainsi, aux anciennes solidarités (et querelles) villageoises, de nouvelles interdépendances se font jour : porté par des boomers arrivant à l’âge des responsabilités, le monde associatif se développe et avec lui s’organisent de nouvelles activités et sociabilités. Le revival breton enracine et modernise les traditions : la fête communale de Plozévet est métamorphosée en « Fête des binious », avant de devenir, animé par une flopée de bénévoles, le Mondial’Folk de renommée internationale. Une renaissance, qui semble accompagner, à sa façon, une quête patrimoniale du passé dont, finalement, Les Gens de St-Démet rendent assez bien compte.


  1. Par contre, Roger Morillère, originaire du Midi, connaissait l’occitan, ce qui fut précieux à Mario Ruspoli lorsque fut tourné en Lozère Les inconnus de la terre. ↩︎
  2. On lui connaît plusieurs noms en Bretagne . Voir : Pierre Trépos, « Enquête sur le vocabulaire breton de la ferme, Annales de
    Bretagne. Tome 67 Numéro 4, 1960, p. 325-576.
    doi : 10.3406/abpo.1960.2113
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1960_num_67_4_2113 ↩︎
  3. De ce Chrondrus, toujours ramassé, on tire aujourd’hui différentes substances dont des carraghénanes aux utilisations diverses. ↩︎
  4. https://www.youtube.com/watch?v=Cwmc05qW0xc ↩︎
  5. Voir : Vincent Bouchard,  « Chapitre 5 : Pour la suite du monde ». Pour un cinéma léger et synchrone !, Presses universitaires du Septentrion, 2012, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.9492. « Pour la suite du monde » peut-être visionné sur le site de l’Office national du film du Canada. Voir : https://www.onf.ca/film/pour_la_suite_du_monde/     ↩︎
  6. Les événements qui se déroulent dans le film sont à la fois joués (bien que chaque séquence n’ait été tournée qu’une seule fois) et vécus et revécus. Ce qui confère au film une grande authenticité. ↩︎
  7. Boëll, Denis-Michel, et al., éditeurs. Du folklore à l’ethnologie. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009, https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.10050. ↩︎
  8. La Mission de folklore musical en Basse-Bretagne de 1939. Les Archives de la Mission de folklore musical en Basse-Bretagne de 1939 du Musée national des arts et traditions populaires par Claudie Marcel-Dubois et l’abbé François Falc’hun assistés de Jeannine Auboyer. Éditées et présentées par Marie-Barbara Le Gonidec avec la collaboration de Michel Valière, Yves Defrance, Gilles Goyat, Christophe Fouin et Silvia Pérez-Vitoria. Paris, Éditions du CTHS, et Rennes, Dastum, 2009, « La librairie des cultures » n3, 443 p.+ DVD ISBN 978-2-7355-0704-7 ↩︎
  9. https://www.sudoc.abes.fr/cbs/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=021345848 ↩︎
  10. https://images.cnrs.fr/recherche?direct-query=Chatillonais#search ↩︎
  11. Gilles Laferté, « Le film ethnographique comme archives. L’œuvre de Jean-Dominique Lajoux », in La caméra explore les champs, Études rurales199 | 2017, p. 15-32.
    En ligne : https://journals.openedition.org/etudesrurales/11474 ↩︎
  12. Jean-Dominique Lajoux (réalisateur), Les travaux et les jours. Fêtes calendaires dans le Châtillonnais, CNRS Audiovisuel, 1h 15, 1967 https://images.cnrs.fr/video/528 ↩︎
  13. https://images.cnrs.fr/recherche/type/fiche_video?direct-query=jean Dominique Lajoux Aubrac#search
    https://images.cnrs.fr/recherche/type/fiche_video?direct-query=Jean Dominique Lajoux Châtillonnais#search
    ↩︎
  14. Comme le dit Colette Piault, Jean-Dominique Lajoux « est pressé car ce qu’il poursuit est en voie de disparition. Ainsi même si une technique n’est plus utilisée, il lui faut trouver les derniers artisans survivants capables de la reproduire très exactement », in Colette Piault, « Portait de Jean-Dominique Lajoux », Journal des anthropologues, 47-48, Année 1992, p. 133-137 ↩︎
  15. Plozévet, de longue tradition laïque et marquée à gauche, détonne dans une Bretagne catholique et votant plutôt à droite.. ↩︎
  16. Robert Gessain, « Goulien, village témoin », Introduction au Cahier n° 6, Cahiers du Centre de recherches anthropologiques, Année 1966, Vol 10, N° 3, p. 143-146. ↩︎
  17. Christian Pelras, Goulien, commune bretonne du Cap-Sizun. Entre XIXe siècle et IIIe millénaire . Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2001.
    Christian Pelras, « Goulien, une recherche ethnologique dans le Cap Sizun en 1962-1964 », in, Bernard Paillard, Jean-François Simon, Laurent Le Gall, En France rurale. Les enquêtes interdisciplinaires depuis les années 1960, Rennes, PUR, p. 153-167. ↩︎
  18. Edgar Morin, Le cinéma ou l’homme imaginaire. Essai d’anthropologie, Paris, Editions de Minuit, 1956. Plusieurs rééditions.
    Edgar Morin, Les stars, Paris, Le Seuil, 1957. Plusieurs rééditions.
    Edgar Morin, le Cinéma, un art de la complexité. Articles et inédits – 1952-1962, Textes collectés, édités et présentés par Monique Peyrière et Chiara Simonigh, Paris, Nouveau monde éditions, 2018,
    Valérie Vignaux (dir.), Edgar Morin et le cinéma, Caen, Presses universitaires de Caen, 1921. En ligne : https://books.openedition.org/puc/16030 ↩︎
  19. Edgar Morin, Commune en France. La métamorphose de Plodémet, Paris, Fayard, 1967. Plusieurs rééditions ou « Plodémet » et redevenu « Plozévet ». ↩︎
  20. Séverine Graff,  Le cinéma-vérité. Films et controverses, 2014,  Rennes, PUR. (Accessible sur le site de 
    OpenEdition Books). Cinéma direct et cinéma vérité : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinéma_direct ↩︎
  21. Edgar Morin, Jean Rouch, Chronique d’un été, 2019, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube, 296 p. ↩︎
  22. Voir : https://imagesenbibliotheques.fr/docotheque/des-paysans ↩︎
  23. Entretien avec Corentin Canevet, « La modernisation agricole répondait aux attentes des agriculteurs eux-mêmes », Ouest-France, Propos recueillis par Alice Tillier-Chevallier, 19/10/2023. En ligne : https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/entretien-la-modernisation-agricole-repondait-aux-attentes-des-agriculteurs-eux-memes-ecb8b148-6d9e-11ee-b447-dc953a0c130a
    Corentin Canevet, Le Modèle agricole breton : histoire et géographie d’une révolution agroalimentaire, Presses universitaires de Rennes, 1992, 397 p ↩︎
  24. Henri Mendras, La fin des paysans, Paris, SEDEIS, 1967. ↩︎
  25. Vincent Porhel « La révolte au village ? Mai-juin 1968 à Plozévet » [en ligne], 2008, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/c-373, page consultée le 25/02/2025 ↩︎
  26. Vincent Picheral – Intervention au séminaire du comité d’histoire des ministères chargés de la jeunesse et des sports. Le 25 mars 2010. En ligne : http://www.mpt-blamont.com/MptHistoire/imagehistoire/MClub-Picheral.pdf ↩︎


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Bernard Paillard (13 mars 2025). Les Gens de St Démet. Des anthropologues derrière la caméra : Une ethnographie de sauvegarde ? (3/6). Memoris. Consulté le 8 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13gvd


Bernard Paillard

Bernard Paillard, engagé par Edgar Morin pour son enquête lors de la recherche interdisciplinaire sur Plozévet (1961- 1965), a été chercheur au CNRS (Directeur de recherche en fin de carrière). Il a mené des recherches sur différents thèmes, notamment sur la construction du complexe industriel de Fos-sur-Mer (Bernard Paillard, La damnation de Fos, Seuil, 1981) ou sur l’épidémie de sida à Marseille (Bernard Paillard, L’épidémie. Carnet d’un sociologue, Stock, 1994). Depuis le début des années 2000, il a retrouvé les enquêtes de Plozévet, leurs archives et leurs histoires tout en y menant une recherche-action avec production de documents sonores et audiovisuels (voir : https://plozevet.hypotheses.org/).

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