Histoire(s) du cinéaste amateur : une quête de liberté (entre films de famille et d’autres cinémas) – 5/5

La figure idéalisée du cinéaste amateur semble garante de liberté et de créativité, mais la posture et le statut de celui-ci sont d’une définition complexe. Ainsi, l’amateur reflète ou pas le conformisme social et esthétique à travers des démarches cinématographiques diverses qui ne se limitent pas au film de famille. Il s’agit ici d’aborder, à différentes échelles, les principales étapes et approches de l’histoire du cinéma amateur, essentiellement en France et en Europe.

Où est passé l’amateur ? Du “cinéaste du dimanche” à l’internaute (5/5)

Depuis les années 1980, l’approche pluridisciplinaire (histoire, sémio-pragmatisme, sociologie, esthétique) permet de mieux saisir le monde des cinéastes amateurs et leurs films, ses rapports à la société, ainsi que la problématique actuelle de la pratique amateure via le Net. Cela ne pourrait se faire sans les cinémathèques.

L’histoire continue…

La posture et le statut de cinéaste amateur ont été et sont à multiples facettes et labiles. Mais où en sommes-nous, aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle ? Dès 1971, la Fédération française de cinéma amateur a préféré se nommer Fédération des clubs français de cinéastes puis en 1987 Fédération française de cinéma et vidéo. Exit le mot amateur, comme pour l’Union internationale de cinéma, créée en 1937. Par ailleurs, les clubs ont perdu de nombreux adhérents. Si des festivals se déroulent toujours¹, ceux-ci sont ouverts à des amateurs de clubs, à des individuels, mais aussi à des scolaires ou à des semi-professionnels. 

Dès la fin des années 1990 est advenu « Le temps du brouillage des espaces » du fait de l’apparition du caméscope et de la vidéo puis de l’ordinateur et du web². Dans ce contexte, Roger Odin a écrit : « Le smartphone peut être considéré comme l’agent qui a permis l’instauration du langage cinématographique en langage ordinaire. ³». Il pense que « le langage cinématographique reste la base de tout ce qui se passe dans l’univers audiovisuel, qu’il s’agisse de productions vidéo ou numériques, que ce soit à la télévision, sur Internet ou dans les communications via le portable. Les notions principales du langage cinématographique – plan, cadrage, montage, relation images sons (in, off, over) – sont toujours ce qui assure la structuration de base, même s’il y a, c’est certain, des transformations (tout langage évolue). »⁴ La créativité de l’amateur bénéficierait alors de ce changement de statut du langage cinématographique⁵. Mais qu’en est-il de la caméra embarquée (GoPro) et des lunettes connectées⁶ ?

Certains amateurs seraient des figures de l’industrie de la culture de masse décrite par Max Horkheimer et Theodor W. Adorno dans Dialectique de la raison (1944) tandis que d’autres représenteraient une « éthique de la résistance », selon le concept de Michel Foucault ou des « braconniers » selon le terme de Michel de Certeau. Résistance au cinéma comme denrée du capitalisme⁷ ou face à l’accélération et l’aliénation du monde moderne⁸. Depuis 2011, c’est un professionnel, Michel Gondry, réalisateur de Be kind rewind (2007), pour qui amateur et bricoleur vont de pair, qui propose l’Usine à films amateurs pour que nous autres, seuls ou en groupes, développions notre créativité⁹. C’est sans doute une nécessité régulière pour mieux redéfinir la possibilité du cinéma. Être l’artisan de sa propre culture, issue d’une expression populaire, qui témoigne de spontanéité, de naïveté et du sensible, face à une culture commerciale omniprésente et simplificatrice.

La valorisation des films et des cinéastes amateurs par les cinémathèques régionales

Les années 1980 et suivantes ont vu se développer les cinémathèques régionales. La Cinémathèque de Bretagne a été pionnière quant à la mise en valeur des films amateurs¹⁰. « Le cinéma breton n’existait pas dans un film ; on ne pouvait que l’imaginer à partir d’étincelles en de nombreux films ¹¹», se souvient André Colleu, l’un des artisans de la Cinémathèque de Bretagne. C’est cette impression qui a orienté la politique d’archives comme construction d’une mémoire régionale (re)travaillée par la prise en compte de la mémoire filmique des amateurs. À la Cinémathèque de Bretagne, installée à Brest depuis 1995, la collecte, la conservation, la restauration se poursuivent tandis que la diffusion du patrimoine se développe. Elle se présente comme cherchant à donner vie à la mémoire filmée de la Bretagne et à favoriser le développement d’un lien social et d’échanges culturels entre les personnes possédant des films, les porteurs de savoir (chercheurs, historiens locaux, archivistes…), les réalisateurs, les artistes et les publics. Or, on n’en a jamais fini avec l’archive et le patrimoine, particulièrement régionaux. Les regards portés sur eux continuent d’évoluer, en Bretagne et à l’extérieur… D’autres centres d’archives se sont développés, consacrés en totalité ou en partie aux films d’amateurs : la Cinémathèque de Saint-Etienne, première cinémathèque régionale créée en 1922, Archipop dans les Hauts-de-France, Ciclic Centre-Val de Loire, la Cinémathèque de Corse, Forum des Images (Paris), MIRA en Alsace, Normandie Images… La base territoriale régionale de cette mémoire filmique n’a pas empêché la liaison entre ces centres, grâce au réseau Diazinteregio, depuis 2010, et la plateforme Amorce, à la dimension européenne, ouverte au public en 2024. 

Une nostalgie créatrice, à la recherche du temps ?

Au fur et à mesure de la disparition des formats argentiques et analogiques¹² et du développement de la numérisation, la nostalgie s’est installée. Elle se niche à la fin des années 1990 dans les jeux vidéo pour enfants tels que La Famille Cosmic et L’Album secret de l’Oncle Ernest. La production de la série de 6 épisodes, Les Martin. L’histoire extraordinaire d’une famille française de 1945 à nos jours !¹³, est diffusée sur la chaîne publique France 5 en 2003 : elle mêle images d’archives et fiction autour d’une famille imaginaire. Ici les films collectés auprès de familles, singulières par définition, sont regardés comme documents, sources, pour une histoire collective. En 2020, l’auteur Jean-Michel Espitallier publie le livre Centre épique¹⁴ à partir des collections de cinéma amateur conservées par l’agence Ciclic-Val de Loire. De ce fait, la démarche d’une valorisation d’une mémoire collective s’accompagne de la valorisation des mémoires individuelles et familiales, respectées dans leur singularité et non pas dissoutes dans un collectif qui les rendrait anonymes et interchangeables : les titres et auteurs des films amateurs avec QR Code sont intégrés au texte plus général. 

Du “cinéma amateur” à “l’amateur en cinéma”

En ce début du XXIe siècle, le sociologue Patrice Flichy a montré comment le développement du numérique contribue à renforcer la liberté des amateurs par rapport aux professionnels, dans les domaines culturel, politique et scientifique¹⁵. Le milieu des amateurs, particulièrement celui du cinéma et de l’audiovisuel, devient ainsi encore un peu plus un champ d’études sociales, économiques, esthétiques et historiques, mais aussi psychologiques. Il existe plusieurs pistes en matière d’histoire. Roger Odin distingue l’histoire technique, l’histoire industrialo-économique, l’histoire discursive, les histoires individuelles, locales et régionales¹⁶. L’un de ses apports principaux réside dans une approche sémio-pragmatique, dans la distinction entre trois espaces de communication, de réalisation et de diffusion : l’espace familial ; l’espace « amateur » ; l’espace du cinéma « indépendant », du cinéma « autre »¹⁷. Plus récemment, Valérie Vignaux avance le paradigme « amateur en cinéma » plutôt que l’expression « cinéma amateur ». Pour elle, « L’histoire des pratiques a été restituée, les images produites par les amateurs sont pour certaines aujourd’hui conservées par des institutions, par contre l’étude des films reste à faire ». Or à travers eux, ce sont les gestes et les regards de l’« amateur en cinéma », reflets d’une vision du monde singulière, d’une relation à soi et à autrui, dans le contexte d’un cinéma non-commercial, quel que soit l’espace de communication que l’on peut approcher¹⁸. Ne tenons-nous pas alors « contenant » et « contenu », les deux bouts de l’histoire culturelle, histoire sociale des représentations¹⁹ ? Entre « contraintes débordées et libertés bridées »²⁰, les films et les images, réalisés par les amateurs correspondent à des « pratiques de production culturelle »²¹, individuelles ou de caméra clubs, des événements singuliers, articulés aux groupes sociaux et aux événements collectifs dont ils dépendent²². 

Le cinéma amateur, par ses usages, les films réalisés, par les regards, sont à aborder, en suivant l’historien Ivan Jablonka dans l’esprit « que l’histoire est une science compréhensive dans laquelle tout le monde compte », que « tout le monde est historique » et que toute action humaine est à approcher²³. Après la vidéo, le numérique a relancé la question de la fin du cinéma amateur, mais les gestes, la pratique demeurent²⁴ et évoluent à travers la multiplicité actuelle des écrans, tandis que les points de vue, les regards des cinéastes amateurs d’antan, à travers les images d’archives, souvent imparfaites, et partagées, continuent de flotter entre histoire(s) et temps²⁵, entre histoire et mémoire(s). 

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Ressources

Cinémathèque de Bretagne, Diazinteregio

– Colleu André, « Vingt ans de travail pour une cinémathèque régionale », Jubilee book. Rencontres autour des inédits, essays on amateur film, Charleroi, Association européenne Inédits, 1997, pp. 51-65.

– Ollivier Gilles, Article « Cinémathèque de Bretagne », Dictionnaire d’histoire de Bretagne, Morlaix : Skol Vreizh, p. 164, 2008.

– Chapoulie Jean-Marc, Le mariage de Cathy et Jean-Paul, Trézélan, Filigranes Éditions et Quimper, Le Quartier, 2011, 77 p.

– Langlois Véronique, « The Cinematheque de Bretagne. Audiovisuel archive, a research ressource », Diener Amandine, Dieudonné Patrick, Lippert Hans-Georg, de Puineuf Sonia, Zaschke Kerstin, Zemankova Helena, Res urbanae. A look at cities under reconstruction, Dresden und München, eds Thelem-UBO Brest-TU Dresden-VUT Brno-Maison de l’Allemagne du Finistère, 2024, pp. 194-199.

– Pailhou Rémi, Guillouzic-Gouret Mevena et Ange Stéphanie, « Diazinteregio : un réseau pour valoriser la mémoire filmique régionale ». Les nouveaux paradigmes de l’archive, édité par Claire Scopsi et al., Publications des Archives nationales, 2024, https://doi.org/10.4000/books.pan.7263

Patrimoine régional cinématographique et cinéma amateur

– Ollivier Gilles, « Le cinéma amateur : pratiques, patrimoine et identité bretonne », Bretagne plurielle. Culture, territoire et politique, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2007, pp.69-94+X pages de photogrammes et commentaires (résumé dans Hopala ! La Bretagne au monde. Débats, création, littératures, n°26, Landerneau, juillet-octobre 2007, pp.33-36).

– Ollivier Gilles, « Le Festival de Saint-Cast : des amateurs au cinéma africain », Fil à fil-Journal de la Cinémathèque de Bretagne, n° 11, Février 2010.

– Ollivier Gilles, « Bretagne 1958. La Bretagne des années 1950-1960 au miroir des écrans », En Envor, Revue électronique d’histoire contemporaine en Bretagne, février 2018 : http://enenvor.fr/eeo_revue/numero_11/bretagne_1958_la_bretagne_des_annees_1950_1960_au_miroir_des_ecrans.html

– Génot Pascal, La Corse au regard du film amateur : Porto-Vecchio et sa région, Ajaccio, Éditions Alain Piazolla-Porto-Vecchio, Cinémathèque de Corse, 2004, 156 p.

– Derain Reynald, « Un cinéaste amateur breton originaire de Thann, Albert Weber (1905-1992) », Petite et grande histoire de Thann, n°36, Société d’histoire des Amis de Thann, Vieux-Thann, 2021, pp. 29-36 ; « Charles Seewald : l’exemple d’un cinéaste amateur sélestadien », Société des Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, 2019, pp.1-10.

Pour une histoire du cinéma et des films d’amateurs

– Odin Roger, « Il cinema amatoriale », Brunetta Gian Piero (dir.), Storia del cinema mondiale, tome 4, Torino, Giulio Einaudi ed., 2001, pp. 319-354.

– Comolli Jean-Louis, Le Caïnec Yola, Mouëllic Gilles (dir.), Passage à l’amateur. Enjeux politiques et esthétiques d’un autre cinéma, Atala, n° 19, Rennes, Cercle de réflexion universitaire du Lycée Chateaubriand, 2016, 349 p.

– Vignaux Valérie et Turquety Benoît (dir.), L’amateur en cinéma, un autre paradigme. Histoire, esthétique, marges et institutions, Paris, Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma (AFRHC), 2016, 375 p.

Sources et méthode pour l’histoire du cinéma et des films d’amateurs 

– Ollivier Gilles, « Mouvement en conserve, fabrique d’histoire(s). Les films d’amateurs : de nouvelles sources pour l’historien ? », Atala, n°3, Rennes, Cercle de réflexion universitaire du Lycée Chateaubriand, 2000, pp.33-48 : https://www.lycee-chateaubriand.fr/wp-content/uploads/2016/05/Atala3_Ollivier.pdf

– Dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant : https://www.cinematheque-bretagne.bzh/files/1212/590_Fiche_Cin%C3%A9ma-amateur_cadre_scolaire.pdf

– Ménager Gabriel, « La presse du cinéma amateur : brève note et bibliographie », Odin Roger (dir.), Le cinéma en amateur, Communications, n° 68, Paris, Seuil, 1999, pp. 193-205.

Les films d’amateurs, le temps, la nostalgie

– Olivier Laurent et Prieur Jérôme, Où est passé le passé. Traces, archives, images, Paris, Éditions La Bibliothèque, 136 p.

– Fantin Emmanuelle, Fevry Sébastien, Niemeyer Katharina (dir.), Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologies, Villeneuve d’Ascq, Septentrion Presses Universitaires, 2021, 337 p.

Pour aller plus loin

– Zimmermann Patricia R., « Cinéma amateur et démocratie », Odin Roger (dir.), Communications. Le cinéma en amateur, n°68, Paris, Seuil, 1999, pp.281-292.

– Des femmes ont pratiqué le cinéma et la vidéo amateurs et pratiquent les nouvelles technologies. Une histoire de la place des femmes dans le cinéma amateur est à écrire. Parmi celles dont les films sont déposés à la Cinémathèque de Bretagne, citons, entre autres, Odette Guilloux, Nelly Mérian, Paule Petit-Boudéhen, Marie-Louise Jacquelin, Régine Le Hénaff, Marie de Pahlen. 

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1. Bien que le Festival international du film amateur de Cannes, ouvert pour la première fois en 1947, se soit transformé, et que le Festival national du film amateur de Saint-Cast (1953-1966) ait disparu. ↩︎
2. ODIN Roger, « La question de l’amateur dans trois espaces de réalisation et de diffusion » [l’espace familial ; l’espace ‶amateur‶ ; l’espace du cinéma ‶indépendant‶, du cinéma‶ autre‶], Communications. Le cinéma en amateur, n°68, Paris, Seuil, 1999, pp. 74-80. Seize ans plus tard, Pierre SORLIN, dans le stimulant Introduction à une sociologie du cinéma, Paris, Klincksieck, intègre dans plusieurs passages la pratique amateure numérique, diffusée sur le Net, 242 p. ↩︎
3. Ajoutons que l’ampleur de l’utilisation du smartphone pour filmer est telle que cette pratique est totalement intégrée dans notre quotidien et que l’on peut même la trouver dans la série d’animation pour enfants canadienne à succès qu’est Paw Patrol- La Pat’ Patrouille (l’épisode « L’ascension d’El Grande », 2024). ↩︎
4. Roger Odin. Le langage cinématographique comme langage ordinaire. 2017. hal-01654243. https://hal.science/hal-01654243 ↩︎
5. Roger Odin. De quelques formes de créativité dans le cinéma amateur. Éditions Science et bien commun www.editionscienceetbiencommun.org. Savants, artistes, citoyens : tous créateurs ?, p. 53-80., 2017, Savants, artistes, citoyens : tous créateurs? https://hal.science/hal-01461169  ↩︎
6. DAMASIO Alain, Vallée du silicium, Clamart, La Volte-San Francisco, Villa Albertine, p. 123. ↩︎
7. SULIVAN Jean, Miroir brisé, Paris, Gallimard, 1969, p. 202. ↩︎
8. « Rencontre avec Hartmut Rosa », Sciences Humaines, Hors-série n° 25, Juillet-août 2020, pp. 80-82. ↩︎
9. Il s’agit de faire ainsi un film en trois heures à partir de costumes, matériel de décor et de tournage prêtés. ↩︎
10. La Cinémathèque Régionale de Bretagne (Gwarez filmoù) est créée en 1986 par André Colleu et Mathilde Valverde. ↩︎
11. « Vingt ans de travail pour une cinémathèque régionale », Jubilee book. Rencontres autour des inédits, essays on amateur film, Charleroi, Association européenne Inédits, 1997, p. 51. ↩︎
12. Kodak a mis fin à la production du format 8 mm en 1992 puis du Super 8 en 2005. La VHS, quant à elle, a disparu progressivement dans les années 2000. ↩︎
13. La série, créée et écrite par Alain WIEDER, réalisée par Jean-Claude GUIDICELLI, produite par la Compagnie des Taxi-Brousse et France 5, est disponible en DVD. ↩︎
14. Coédité par les Éditions de l’Atalante et Ciclic Centre-Val de Loire, 100 p. ↩︎
15. FLICHY Patrice, Le sacre de l’amateur : sociologie des passions ordinaires à l’ère numérique, Paris, Seuil, 96 p.  ↩︎
16. ODIN Roger, « Il cinema amatoriale », BRUNETTA Gian Piero (dir.), Storia del cinema mondiale, tome, Torino, Giulio Einaudi ed., 2001, pp. 319-354.  ↩︎
17. ODIN Roger, « La question de l’amateur dans trois espaces de réalisation et de diffusion », Communications. Le cinéma en amateur, n°68, Paris, Seuil, 1999, pp. 74-80. ↩︎
18. VIGNAUX Valérie, « Le cinéma amateur ou historicité d’un paradigme », VIGNAUX Valérie et TURQUETY Benoît (dir.), L’amateur en cinéma, un autre paradigme. Histoire, esthétique, marges et institutions, Paris, Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma (AFRHC), 2016, pp.45-55, plus particulièrement pp. 53-55. ↩︎
19. ORY Pascal, “L’histoire culturelle de la France contemporaine. Question et questionnement”, Vingtième Siècle, n°16, Octobre-Décembre 1987, p. 68. ↩︎
20. L’expression, pertinente pour la pratique du cinéma amateur, est de CHARTIER Roger, « Histoire, littérature et pratiques : entre contraintes transgressées et libertés bridées », Le Débat, n° 103, Janvier – février 1999, p. 168. ↩︎
21. SKLAR Robert, « Moving image media in culture and society : Paradigms for historical interpretation », Image as artifact, Malabar, 1990, p. 119-135, plus particulièrement p.133. ↩︎
22. FARGE Arlette, Des lieux pour mémoire, Paris, Seuil, 1997, 148 p. et avant elle Sorlin Pierre, Sociologie du cinéma, Paris, Aubier, 1977, 352 p. Pour la question des sources et de la méthode, on peut se référer à « Mouvement en conserve, fabrique d’histoire(s). Les films d’amateurs : de nouvelles sources pour l’historien ? », Atala, n°3, Rennes, Cercle de réflexion universitaire du Lycée Chateaubriand, 2000, pp.33-48 : https://www.lycee-chateaubriand.fr/wp-content/uploads/2016/05/Atala3_Ollivier.pdf ,et Dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant : https://www.cinematheque-bretagne.bzh/files/1212/590_Fiche_Cin%C3%A9ma-amateur_cadre_scolaire.pdf
    Parmi les sources écrites on peut trouver les ouvrages spécialisés, tels que HENRI-ROBERT Jacques, Manuel du cinéaste amateur, Paris, J. de Francia, 1927, 80 p., HEMARDINQUER Pierre, A.B.C. du cinéma d’amateur. Guide pratique du cinéaste amateur, Paris, Chiron, 1939,126 p. ; REGNIER Georges, Le cinéma d’amateur, Paris, Larousse-Montel, 1969, 326 p. ; BETTON Gérard, Le cinéma d’amateur, Paris, Presses Universitaires de France, Coll. Que Sais-Je ?, 1980, 128 p. ; BOUILLOT René, Toute la vidéo amateur, Paris, Montel, 1986, 223 p. Dans ce domaine, Pierre Boyer et Pierre Monier ont été aussi des auteurs importants. Pour la presse spécialisée, on peut se référer aux travaux de Ménager Gabriel, La presse du cinéma amateur : brève note et bibliographie, Odin Roger (dir.), Le cinéma en amateur, Communications, n° 68, Paris, Seuil, 1999, pp. 193-205. ↩︎
23. Le troisième continent ou la littérature du réel, Paris, Seuil, 2024, p. 139. Il est à noter que pour le documentaire En camping-car, une histoire de nos vacances (2020, coproduit par La Compagnie des Phares et Balises et France Télévisions), écrit par l’historien et réalisé par Andrès Jarach, des films de famille des années 1980 sont utilisés, dont ceux de son enfance. C’est que, pour Ivan Jablonka « […] je peux dire que mes vacances c’est en fait nos vacances. Et en ce sens raconter son histoire c’est faire de l’histoire. » ↩︎
24. ETHIS Emmanuel, Sociologie du cinéma et de ses publics, Paris, Armand Colin, 2018, pp. 188-189. ↩︎
25. Ces quelques lignes s’inspirent de la conversation entre Laurent OLIVIER, archéologue (p.80) et Jérôme PRIEUR, réalisateur documentariste (p. 133), dans Où est passé le passé. Traces, archives, images, Paris, Éditions La Bibliothèque, 2022.  ↩︎

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